Le logement inhumain des prisonniers est inconstitutionnel-Site Pilote

A. Faits

Au 1er juin 2012, le plaignant était en détention criminelle à l’établissement correctionnel A. Il se plaint d’un traitement inhumain pour double hébergement avec un autre détenu dans une cellule trop petite avec des toilettes structurellement non séparées sans dispositif d’évacuation d’air séparé.

Le plaignant (Bf) était logé dans une salle de détention à occupation double jusqu’au 17 juillet 2021; la taille exacte de la salle de détention a été indiquée par le plaignant (selon les témoignages) à 7,41 m2, l’État libre de Bavière a supposé 8,98 m2. Les toilettes de la salle de détention n’étaient équipées que d’un rideau pubien; il n’y avait pas de dispositif d’évacuation d’air séparé.

Le Tribunal régional d’Augsbourg a rejeté une demande d’aide juridictionnelle pour une action en responsabilité officielle contre l’État libre de Bavière pour conditions de détention inhumaines, car il ne considérait pas les conditions de détention comme inhumaines. En réponse à l’appel immédiat du Bf, le Tribunal régional Supérieur a annulé la décision du tribunal régional et accordé l’aide juridictionnelle pour une période de 30 jours avec un montant total d’indemnisation de 600 € (20 €/jour). Les circonstances générales de la détention suggéraient des conditions inhumaines; selon une jurisprudence bien établie de la Cour suprême, tomber en dessous d’une superficie minimale de 6 à 7 m2 par détenu constitue une violation de sa dignité humaine.

Le Bf a ensuite poursuivi le tribunal de district pour 600€. Le Tribunal régional (LG) a rejeté l’action par l’arrêt attaqué du 25 juin 2015. À la suite d’un changement de juge dans le département, le jugement n’est pas venu du juge qui avait statué dans la procédure d’aide juridictionnelle; cependant, il est presque identique dans sa formulation à la décision précédemment annulée par le Tribunal régional supérieur, qui a rejeté l’aide juridictionnelle. L’appel n’était pas conforme au § 511 par. 2 La ZPO no 1 a été ouverte et n’a pas été admise dans le jugement.

Le Bf a déposé une plainte contre le jugement, qu’il a justifié en termes de contenu (taille contestée de la cellule de détention, absence de toilettes structurellement séparées, contradiction avec la jurisprudence de toutes les juridictions supérieures et de la BVerfG). Le Tribunal a souligné dans une décision de procédure qu’il entendait rejeter les demandes d’audition. Même avec une taille de cellule de 7,41 m2 et l’absence de séparation structurelle des toilettes, les conditions de détention n’étaient pas inhumaines. Le Tribunal régional n’est pas lié par la jurisprudence des autres tribunaux. Il a rejeté les demandes d’audition sans aucune justification par décision du 11 décembre 2015.

Avec son recours constitutionnel, le Bf s’est plaint d’une violation du droit d’être entendu en vertu de l’art. 103 par. 1 GG et une violation de l’art. 3 par.1 GG, interdiction de l’arbitraire.

B. L’arrêt

Le recours constitutionnel est recevable (§ 93c par.1 Phrase 1 BVerfGG) et justifiée. Les décisions contestées par le recours constitutionnel violent le droit de la Bf à un procès équitable (art. 103 par. 1 GG) et dans la garantie de l’interdiction générale de l’arbitraire (art. 3 par. 1 GG).

Structure de l’examen: Plainte constitutionnelle

Unité d’apprentissage pertinente à l’examen

I.) Contenu et portée du droit d’être entendu en vertu de l’art. 103 par. 1 GG

Le BVerfG explique:

« Art. 103 Par. 1 GG garantit aux parties à une procédure judiciaire la possibilité de commenter les faits sous-jacents à une décision judiciaire avant de rendre une décision et garantit que les déclarations des parties à la procédure sont prises en compte et prises en compte ( cf. BVerfGE 86, 133, 145). Art. 103 Par. 1 GG, cependant, ne protège pas contre les décisions erronées et n’impose pas aux tribunaux l’obligation de traiter explicitement chaque argument dans la justification de la décision (BVerfGE 86, 133, 146).“

« Afin d’empêcher une violation de l’art. 103 par. 1 GG, des circonstances particulières doivent indiquer clairement dans des cas individuels que les arguments réels d’une partie n’ont pas du tout été pris en compte ou n’ont pas été pris en compte dans la décision (voir BVerfGE 86, 133, 146 en référence à d’autres décisions du BVerfG).“

Art. 103 Par. Selon le BVerfG, 1 GG n’est pas violé même si le juge est parvenu à un exposé incorrect des faits. Ainsi, l’omission d’une demande de preuve significative n’est alors qu’une violation de l’art. 103 par. 1 GG, si cela a été fait pour des raisons qui ne sont pas étayées par le droit procédural. « Si un tribunal n’aborde pas l’essence essentielle de l’exposé des faits d’une partie sur une question d’importance centrale, cela conduit à la conclusion que la présentation n’a pas été prise en compte…(BVerfGE 86, 133, 146).“

II.) Contenu de l’interdiction de l’arbitraire de l’art. 3 par. 1 GG

Dans sa décision, la BVerfG précise qu’en cas de plainte pour violation de l’interdiction de l’arbitraire, l’intervention constitutionnelle n’est pas déjà envisagée en cas d’application incorrecte de la loi simple, mais uniquement dans de rares cas exceptionnels. Il est nécessaire que l’application de la loi soit grossièrement erronée et, compte tenu des pensées qui dominent la Loi fondamentale, ne soit plus compréhensible, de sorte que la conclusion émerge que l’application de la loi est basée sur des considérations étrangères (cf. BVerfGE 74, 102, 127; st. Rspr.).

Structure de l’examen: Principe général d’égalité de l’art. 3 par. 1 GG

Unité d’apprentissage pertinente à l’examen

III.) Violation des deux principes constitutionnels dans les décisions du tribunal régional

Selon le BVerfG, les décisions contestées ne résistent pas à une révision constitutionnelle. À l’exception de légers écarts de forme, le jugement final rejetant l’action était identique dans sa formulation à la décision précédemment rendue par un autre juge dans le cadre de la procédure d’aide juridictionnelle, qui a été annulée par le Tribunal régional supérieur avec des motifs détaillés. Il n’est donc pas clair dans la décision si le juge a traité les arguments et les questions de droit soulevés au principal.

Le jugement final ne montre pas pourquoi le tribunal de district n’a pas fourni de preuves sur la taille contestée de la cellule. Avec une taille de cellule de 7,41 m2-comme l’a avancé le Bf-le Bf n’aurait eu proportionnellement qu’une superficie de 3,7 m2 disponible. Selon la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme, qui doit être prise en compte par des juridictions spécialisées – d’une superficie inférieure à 4m2 / prisonnier – les faits relatifs à l’interdiction de la torture et des traitements inhumains (article 3 CEDH) doivent faire l’objet d’un examen particulièrement approfondi.

De même, dans l’arrêt définitif du tribunal régional, il n’y avait aucune déclaration sur les toilettes intégrées dans la cellule communautaire. Ce fait, qui n’est pas contesté entre les parties, est un facteur d’appréciation important dans la jurisprudence de la Cour suprême concernant une violation de la dignité humaine garantie par la loi fondamentale. Ainsi, les revendications factuelles essentielles n’avaient pas été traitées dans les motifs de la décision, comme l’art. 103 par. 1 GG est requis.

D’un point de vue juridique également, l’argument de la Bf – en référence à la jurisprudence de la BVerfG, de la Cour européenne des droits de l’Homme et de diverses juridictions supérieures-selon lequel sa détention était inhumaine, n’a pas été pris en compte et sérieusement pris en compte. Le jugement final n’aborde pas cette question. En ce qui concerne la référence générale à l’absence de lien formel de préjudice avec les demandes d’audience, le tribunal régional n’a pas démontré qu’il avait traité les décisions susmentionnées de la Cour suprême en la matière. Cette impression est encore renforcée par le rejet des demandes d’auditions sans aucune justification concrète.

Structure de l’examen: Dignité humaine acc. Art. 1 Par. 1 GG

Unité d’apprentissage pertinente à l’examen

La BVerfG considère également que ce traitement des faits constitue une violation de l’interdiction de l’arbitraire en vertu de l’art. 3 par. 1 GG. Il n’y avait aucune raison objective pour que le Tribunal régional se soit fermé aux nombreuses juridictions existant dans des conditions de détention similaires. Une telle approche justifie la conclusion d’une application manifestement erronée de la loi.

C. Remarque

La Cour constitutionnelle fédérale a déclaré avec une clarté rare que les décisions du Tribunal régional violaient les principes de la Constitution, car le tribunal régional violait le droit à une audience judiciaire (1.) et l’interdiction générale de l’arbitraire (2.).

  1. Le droit à un procès équitable est violé non seulement lorsqu’une partie n’a pas la possibilité de s’exprimer, mais également lorsque le juge décisif n’a pas examiné les arguments d’une partie et les questions juridiques soulevées. Cela inclut également la non-collecte des preuves offertes sans que cela soit justifié par le droit procédural ainsi que le non-respect ou le non-examen de la jurisprudence de la Cour suprême sur des affaires similaires.
  2. En même temps, cette dernière constitue également une violation de l’interdiction de l’arbitraire, s’il n’y a aucune raison factuelle pour que la cour n’ait pas pris connaissance des nombreuses jurisprudences sur des conditions de détention similaires présentées par le Bf et ne l’ait pas traitée.